Serenity (film) : la SF version western

Il y a des films de SF qui sont trop connus (vous avez tous en tête des blockbusters nazes, inutile d’insister), d’autres gagneraient à être plus célèbres. Serenity fait partie de la seconde catégorie. Ce film a une particularité : il vient conclure la (trop courte) série télé Firefly. Pour apprécier le film au mieux, il est hautement recommandé de regarder la série d’abord.

Je crois que je vous dois quelques explications… garanties sans spoilers.

 

Firefly : présentation d’une série trop vite oubliée

Contexte de la série

Comme il faut bien commencer par le commencement, parlons donc de la série télé Firefly. Longue d’une saison de 14 épisodes (de 45 minutes chacun), elle a été réalisée par Joss Whedon (Avengers, Buffy contre les vampires) pour une diffusion en 2002.

C’est l’une de ces rares séries télé qui appartiennent au genre du space western : mélange entre western et science-fiction spatiale. Dans Firefly, on alterne littéralement entre des décors dignes du Far-West et des voyages dans l’espace.

Elle a été abandonnée au bout d’une seule saison, car les producteurs ne l’ont pas jugée assez rentable. Ils ne s’attendaient sûrement pas à ce qu’elle acquière le statut de série culte.

Pourquoi regarder Firefly

Vaisseau spatial Serenity (modèle Firefly)
Le vaisseau spatial Serenity (modèle Firefly). Il ne paie pas de mine, mais il a son petit charme. Source de l’image : https://openmicberkeley.wordpress.com/

Cette série présente la civilisation humaine en 2517. L’Homme a quitté la “Terre-qui-fut” depuis un bail et s’est installé dans un système extrasolaire. Dans toute la série, on nous en dit peu sur cet exode massif ; il faut saisir quelques allusions ça et là, visionner les premières minutes de Serenity, voire aller sur Internet pour en savoir davantage.

De fait, la série nous plonge in medias res, et on n’entre que plus facilement dedans. D’autant qu’elle présente à peu de choses près les personnages les plus attachants que j’aie pu voir dans une série. Fragiles et héroïques, drôles et sombres, recouvrant un grand panel de caractères : pour moi, les personnages de Firefly sont probablement la raison principale de regarder la série.

Je ne veux pas vous en dire trop sur l’univers. J’insiste juste sur quelques éléments qui m’ont particulièrement marqué : la fusion entre SF et western, les personnages imprégnés de la culture américano-asiatique, l’humour inhérent à la série dans un univers pourtant extrêmement violent. Ou encore les nomades de l’espace qui ne sont pas sans rappeler les Ousters du cycle d’Hyperion, mais qui en vrai sont infiniment plus terrifiants.

Une série pas parfaite, mais géniale

Admettons-le, la série souffre de quelques défauts. Les épisodes sont souvent trop autonomes, les péripéties parfois trop légères alors que le contexte dystopique offre un immense potentiel. On a généralement le déroulement classique des épisodes de ces vieilles séries télé : l’élément perturbateur au début, les péripéties, et le dénouement après trois quarts d’heure.

Cependant, j’ai dévoré la série. D’abord, parce que je voulais savoir ce que deviennent les personnages principaux (que j’ai aimés instantanément, et pourtant j’ai du mal à m’attacher). En outre, petit à petit, on nous dévoile des éléments de l’intrigue principale. Celle qui viendra se conclure dans Serenity – et c’est pour ça que j’adore ce film.

 

Serenity

Comme je l’ai déjà expliqué, le film Serenity n’est autre que la conclusion de la série Firefly. Vous pouvez aussi le voir indépendamment, d’ailleurs. La première fois que je l’ai visionné, je ne connaissais pas la série télé, et j’avais été impressionné par certains aspects.

Cependant, pour bien entrer dans l’univers, afin de s’attacher aux personnages, et ne serait-ce que pour connaître la satisfaction d’en savoir enfin plus sur les Ravageurs (les Reavers), commencer par Firefly peut s’avérer une bonne idée. N’ayez crainte : pour une fois, c’est une série courte.

Serenity, c’est un peu comme Firefly, sans ses défauts.

Je ne vous détaille pas l’intrigue ; le mieux est de la découvrir par vous-même. D’ailleurs, ce qui compte le plus, c’est l’ambiance, et les personnages. Pour cette raison, je vous résume la situation en deux-trois mots. Comme ça, vous pourrez regarder directement le film sans passer par la série. Le tout sans spoiler ni rien. Merci qui ?

Le contexte

La plus grande partie du système extrasolaire est dominée par l’Alliance, autrement dit le cœur de la civilisation. Les colonies alentours sont une espèce de Far-West permanent. Le vaisseau spatial Serenity (celui des personnages principaux) vit de contrats çà et là, généralement illégaux, comme de la contrebande.

L’espace est envahi par les Ravageurs, des barbares de l’espace qui pillent, tuent et violent sans qu’on sache trop pourquoi. Dans la catégorie “flippants”, je pense qu’ils constituent une sérieuse concurrence du Xénomorphe d’Alien ou du démon de Paranormal Activity.

Les personnages

J’avais pensé à vous faire une liste exhaustive des personnages principaux, puis je me suis dit : pourquoi faire compliqué ? De toute façon, vous ne retiendrez pas les noms.

Alors je me suis contenté de résumer les personnages en quelques lignes (gros challenge), histoire de vous donner envie d’en savoir plus :

  • le capitaine : vétéran d’une guerre d’indépendance perdue. Son équipage, c’est sa famille : il n’abandonne jamais personne derrière. Bon, il lui arrive aussi d’être tyrannique, voire impitoyable (mais genre, vraiment)… Pour rien au monde, il n’admettrait être romantique ;
  • son second, qui a combattu à ses côtés pendant la guerre. D’une trempe d’acier, elle est pourtant mariée au rigolo innocent de l’équipage ;
  • ledit rigolo innocent, qui s’avère un pilote hors pair. Aime jouer avec des dinosaures en plastique ;
  • la mécano optimiste et fleur bleue ; ce serait une vraie princesse si elle n’avait pas un don pour réparer les machines (pour qui elle éprouve littéralement de l’empathie) et cette tendance à parler crûment de sexe ;
  • le connard de service (il en faut bien un), qui sert de troupes de choc. Vaniteux, guère malin, amateur de blagues salaces, il vendrait sa propre mère pour une bouchée de pain. On devrait le détester, et pourtant on se surprend à l’aimer malgré tout ;
  • et les passagers :
    • la courtisane qui loue une partie du vaisseau. Entretient des rapports plus qu’ambigus avec le capitaine qui assimile son job à celui d’une prostituée (à tort) ;
    • le pasteur protestant : il aime à parler de Dieu. Le reste du temps, il donne des conseils sur comment se servir d’une arme ou des trucs du genre. Clairement, il n’a pas toujours été pasteur ;
    • enfin, il y a le médecin brillant qui a laissé tomber une carrière prometteuse pour aller sauver sa sœur des griffes de l’Alliance. Celle-ci a subi des expériences horribles qui l’ont rendue complètement instable.

 

Conclusion : vive les séries courtes !

Parfois, j’ai l’impression que les séries les plus courtes sont souvent les meilleures : Firefly, Rome, la saison 1 de Fargo qui est complètement autonome, ou encore la version britannique de The Office.

Bien sûr, il y a Battlestar Galactica (le reboot), Breaking Bad et Game of Thrones (dont la qualité s’étiole dès qu’elle prend des libertés vis-à-vis de George R.R. Martin). Mais celles-ci nous obligent à être fidèles saison après saison, prenant sur notre temps libre et parfois lassantes.

Pourquoi faire long quand on peut faire court ? (Bon, étant en train d’écrire une trilogie, je suis mal placé pour juger… hem.) Bref, si vous vous ennuyez cet hiver, regardez Firefly et Serenity.

Et vous, quels sont vos films de SF préférés, et pourquoi ?


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