Autoédition : conseils d’un auteur autoédité

Vous envisagez de vous lancer dans l’autopublication ? Ça tombe bien : dans cet article, vous trouverez plein de conseils ; des conseils que j’aurais aimé recevoir, ou qu’il m’a fallu chercher dans les méandres d’Internet, et des trucs plus classiques. En vrai, ça fait juste un an que je suis officiellement autoédité ; mais, pendant ce laps de temps, j’ai appris plein de trucs.

De toute manière, lisez les conseils de plusieurs personnes avant de vous lancer. Chacun a son propre angle d’attaque, son propre point de vue (entre les anti-Amazon, les experts en RS et les enragés des salons, etc.). Ça vous permettra de bien vous mettre dans le bain.

Allez, on se lance !

1) Vous voulez faire quoi ?

Commençons par le commencement. Définissons vos envies et vos besoins. S’autopublier n’est pas une évidence. Ce n’est pas fait pour tout le monde : parce que ça a un coût, parce que c’est très preneur en énergie, et parce que ça pose parfois des questions éthiques (Amazon). Sans compter qu’il faut savoir par quoi commencer.

Donc, c’est quoi votre objectif ?

Avoir votre livre entre les mains

Et éventuellement l’offrir ou le vendre à vos proches.

Pas besoin de fournir beaucoup d’efforts. Vous pouvez passer directement par une plateforme d’autoédition de type Amazon, TheBookÉdition ou Bookélis, et ne payer que les exemplaires que vous commandez. L’avantage de cette solution, c’est que chaque plateforme fournit ses propres conseils de mise en page, avec parfois des templates (modèles de document) pour vous aider.

Ou alors, vous commandez directement le nombre d’exemplaires souhaités à un imprimeur. (Il vous faudra vous occuper de la mise en page vous-même la plupart du temps.)

Si vous souhaitez juste offrir les livres, ne vous préoccupez pas des questions légales, et ce n’est pas forcément nécessaire de dépenser une fortune dans l’illustration, la mise en page et la correction orthotypographique (sauf, bien évidemment, si vous souhaitez quelque chose d’un peu qualitatif, quand même).

Retrouver vos livres en librairie

Là, c’est plus compliqué.

Vous voulez que vos livres soient commandables en librairie, voire qu’ils apparaissent en rayon ?

Ça a un coût, en plus de tout le reste. Il faut passer par des structures comme Cyberscribe pour que votre livre apparaisse dans le catalogue des libraires et qu’il puisse être commandé. Pour que ce soit rentable, il faut atteindre un certain nombre de commandes.

Et si vous voulez que vos livres soient directement dans les rayons d’une librairie, il va falloir les démarcher, en sachant que toutes ne sont pas friandes des auteurs autoédités.

Peut-être que vous devrez envisager de passer par une maison d’édition traditionnelle… en sachant que ça aussi, ça peut être un investissement CONSIDÉRABLE en temps, en énergie… voire coûter un peu d’argent*.

* Pour l’envoi des manuscrits papier, dans certains cas (de plus en plus rares). Pour rappel, si un éditeur vous demande de l’argent pour publier vos bouquins, fuyez.

Gagner de l’argent avec vos publications

À moins d’être prêts à sacrifier votre âme, oubliez.

Il y a deux possibilités :

  • soit vous ne déboursez rien (cf. tableau plus bas) et vous ne pouvez que gagner de l’argent (au risque de faire n’importe quoi et d’être invisible dans le flot de publications). Mais quand je parle de « gagner de l’argent », mieux vaut pas vous attendre à toucher 100€ si vous ne faites pas un travail sérieux ;
  • soit vous investissez pour que votre projet soit sérieux et abouti : une belle couverture, une correction orthotypographique, etc. Mais il va falloir s’investir pas mal pour rentabiliser les frais avancés. Et être patients.

A fortiori, si vous espérez faire fortune, abandonnez l’idée.

2) La paperasse

L’administratif était, avec le marketing, l’une de mes deux peurs principales au moment de me lancer. Parce que je n’y connaissais que dalle.

Bien sûr, vous pouvez faire ça au black, comme une ou deux de mes connaissances. Seulement :

  • vous vous limitez. Certains salons ou structures demandent un numéro Siret, et ça fait toujours plus pro, de toute manière ;
  • y a toujours le risque que l’administration française vous tombe dessus ;
  • vous cotisez pour vos retraites. Ha, ha. Non, ce point, c’était pour la blague.

Donc, il vaut mieux faire les choses sérieusement, professionnellement.

Heureusement, pour un écrivain, ce n’est pas si terrible.

Il faut vous créer un statut artiste-auteur sur le site de l’INPI.

L’une de mes grandes questions, au début, était : quel statut choisir ? Autoentrepreneur, ou artiste-auteur ?

Sauf miracle ou exception, vous ne gagnerez pas assez pour que le statut autoentrepreneur vaille la peine. Sauf éventuellement si vous avez déjà ce statut (dans ce cas, voyez autre part pour les conseils, mais il me semble avoir vu quelqu’un conseiller de choisir quand même le statut artiste-auteur, et de séparer ces deux activités).

Bref, choisissez le statut artiste-auteur.

Chose importante, une fois que les démarches seront effectuées, l’Urssaf estimera par défaut que vous lui devez plusieurs centaines d’euros. Dans ce cas :

PAS DE PANIQUE

Vous pouvez facilement changer ça sur votre compte, en précisant que vous estimez toucher 0€ dans l’année à venir.

Si vous gagnez de l’argent, vous n’aurez qu’à le dire au moment venu.

Si vous avez besoin de conseils détaillés, n’hésitez pas à faire un tour sur le site de la Maison des artistes, c’est bien foutu. Avec la Caf, c’est pas simple non plus. Je préfère laisser d’autres vous expliquer mieux que moi.

3) Publier un livre

À la base, c’est pour ça que vous envisagez de vous autoéditer, pas vrai ?

En résumé :

  • Publier un roman, ça ne coûte rien ;
  • Publier un bon roman (ou espérer gagner sa vie), ça coûte ; cher, parfois.

Je vous ai concocté un petit tableau pour que vous voyez les choix qui s’offrent à vous.

Si vous envisagez de lancer une carrière d’auteur, il est bien entendu que vous allez devoir mettre la main à la poche. Parce que les illus faites à l’IA, c’est généralement moche en plus d’être contestable sur le plan éthique, et ça fera fuir la moitié du lectorat… Et je ne parle pas des coquilles à toutes les pages.

Si vous devez investir dans un truc, c’est dans une correction professionnelle. Ensuite, c’est dans l’illustration. Car les deux points qui pousseront le plus à l’achat (outre le genre du livre, son épaisseur, le fait de savoir si c’est un one-shot ou une saga, etc.), c’est :

  • la première de couverture, soit le titre du livre + l’illustration, le cas échéant (l’illustration est à peu près incontournable si vous écrivez dans les genres de l’imaginaire) ;
  • la quatrième de couverture (que les gens ne lisent si la première de couverture attire leur regard).

Le coût de publication

À faireLivre gratuitLivre proCoût estimé (pro)
Mode de publication / impressionPlateformes d’autopublication (impression à la demande) : Amazon, TheBookEdition, Bookélis, etc.Imprimeur (ex. : CoolLibri ; on m’a recommandé Sprint ; évitez Typolibris).
Option cumulable avec les plateformes d’autopublication.
Coût variable selon imprimeur, stock commandé et taille du livre : plusieurs centaines d’euros. Peut dépasser les 1000 euros.
Bêta-lecteursVos proches, amis, confrères : au moins 3/4, dans l’idéal. Idem.
Possibilité de passer par des pros si vous n’avez pas d’amis.
Plusieurs centaines d’euros (ex. audits du Lufthunger Club).
Correction orthotypoCorrecteur orthographique des outils de traitement de texte (ex. Microsoff Word, LibreOffice…). Très limité.Antidote éventuellement. Correcteur pro indispensable (Du Cœur à l’ouvrage fait du bon taf)En moyenne, peut varier entre 400 et 1500€ suivant la taille du bouquin.
MaquetteTout manuel : Scribus ou LaTeX. On peut faire quelque chose de très pro avec, mais c’est chronophage et énergivore.Idem.
Si vous souhaitez gagner du temps, vous pouvez passer par un maquettiste professionnel.
À partir de 50€.
E-bookTout manuel : Calibre. On peut faire un truc très pro.Maquettiste. Avantage : économise de l’énergie au début et permet d’avoir un doc sur lequel vous appuyer quand vous décidez de faire ça tout(e) seul(e)À partir de 50€.
Illustration de couvertureCanva, IA, photo libre de droits.
Vous pouvez aussi faire sans, si vous écrivez de la blanche (mais je pense qu’une photo est le minimum).
Graphiste ou illustrateur (Lise Hamaide est super. N’hésitez pas à jeter un œil aux illustrateurs qui ont bossé avec le Lufthunger Club)200-300€.
Libraire ? Fnac ?/Idéalement, oui… mais c’est cher (pour le papier Fnac, n’en parlons pas). Même moi j’ai lâché l’affaire, difficile à rentabiliser.
Abonnement à Cyberscribe, envoi des exemplaires… Ça peut vite coûter cher.
ISBNISBN fourni avec Amazon (utilisable uniquement sous conditions), ou pas besoin si e-book.Faut payer la première commande d’ISBN à l’AFNIL42€.

Pour rentabiliser ou financer le roman, vous pouvez passer par des campagnes de financement participatif, comme Ulule ou Kickstarters. Soignez la mise en page et les goodies ! Vous pouvez vous inspirer de ce que j’ai fait, par exemple pour ma première campagne. Et le Lufthunger Club fait encore pire.

Publier son livre, étape par étape

  1. Écrire le livre. Le relire.
  2. Trouver un bon titre !
  3. Envoyer le bouquin à ses bêta-lecteurs. Merci de leur envoyer un truc un peu travaillé, quand même, pas juste un brouillon.
  4. Le relire à nouveau.
  5. Le faire corriger par un correcteur professionnel.
  6. Commander l’ISBN à l’AFNIL. La première commande est payante. Si vous souhaitez publier d’autres livres à l’avenir, no problem : les commandes suivantes seront gratuites.
  7. Choisir les caractéristiques du livre :
  • format : A5, etc. Nécessaire avant de faire appel à un illustrateur. Les imprimeurs ne proposent pas forcément les mêmes formats d’impression, donc commencez d’ores et déjà à vous renseigner sur la question ;
  • épaisseur de papier : 80g, etc. Si le livre est très court, jouer sur l’épaisseur des pages et le format permet de l’épaissir, ce qui lui donnera un côté plus propre et permettra d’avoir un dos de couverture assez épais pour caser le titre (ce que j’ai fait pour Le Naufrage du Dragkfest). Au contraire, si le livre est très long, jouez sur le format, et dites-vous que le livre ne doit pas être trop lourd pour le confort du lecteur, ainsi que pour les tarifs de La Poste… et il faut qu’il entre dans une boîte aux lettres, idéalement ;
  • couleur du papier : généralement, vous avez le choix entre blanc ou crème ;
  • caractéristiques de la couverture : mate ou brillante, rigide ou souple ;
  • reliure : le plus classique est le livre broché, reliure carré collé. Avec le livre relié, on est plus sur des beaux livres.
  1. Réaliser la première de couverture (illustration, le cas échéant).
  2. Réfléchir au texte de 4e de couverture. Soyez percutants et clairs. Créez de l’émotion. Demandez à votre entourage ce qu’ils en pensent.
  3. Choisir le prix du livre. Ça dépendra de ce que vous aurez choisi pour le point 7. Attention à ne pas perdre de l’argent ! Vérifiez les tarifs des imprimeurs avant. Si vous voulez passer par une plateforme particulière ou collaborer avec une librairie, prenez en compte les commissions de chacun avant de décider le prix (niveau redevances, Amazon est très abusif… mais les concurrents ne sont pas parfaits non plus. Quant aux librairies, elles prennent entre 35 % et 40 %, mais ça se justifie pour des raisons de logistique et parce qu’ils font en général un vrai travail de vente.).
  4. Faire la maquette (intérieur/couverture) :
  • pour la couverture : faites attention au dos de couv’ : dites-vous que même si l’imprimeur dit que le dos fera 1,3 mm tout rond, il faut anticiper : un décalage est possible (sinon probable) au moment de l’impression. Suivez les exigences de votre imprimeur, parce que ça dépend de lui. Prenez garde aux fonds perdus ;
  • pour l’intérieur : taille des caractères + interlignes + police d’écriture lisible dont vous ayez les droits (ou police libre de droits). Suivez notamment les conseils de Thomas Savary (série d’articles). Mettez-vous à la place du lecteur. Pour que le confort de lecture soit optimal, intéressez-vous aux codes de la typographie. Pour une mise en page soignée, privilégiez LaTeX (pour les fadas) ou Scribus. C’est gratuit ;
  • mentions légales qui doivent apparaître sur la 4e de couv (comme le prix, l’ISBN) ou l’intérieur (nom de l’imprimeur, année d’impression, etc.).
  • Vous pouvez passer par un professionnel pour le résultat le plus propre et complet possible, au moins pour que votre premier roman ne fasse pas fuir vos premiers lecteurs… et pour avoir une base sur laquelle vous appuyer pour les suivants.
  1. Envoyer le livre à l’imprimeur que vous aurez choisi.
  2. Créer l’e-book (éventuellement) : epub, pdf. Ce sont les formats les plus importants.
  3. Dépôt légal à la BnF : vous pouvez commencer la partie numérique avant la réception des commandes pour gagner du temps, après il faudra leur envoyer un exemplaire.
  4. Le cas échéant, mettre vos livres en ligne sur Amazon KDP, Kobo, etc.
  5. Communiquer sur la sortie de votre livre. En vrai, j’aurais pu mettre ça en n°1, car ça prend du temps, et la promotion marche bien avec la répétition.

4) Vendre

Quand on est autoédité, comment peut-on vendre ses bouquins ?

L’entourage

Pour ma première campagne Ulule, j’ai vu que ma famille et mes amis proches étaient les premiers à contribuer. Ainsi que les amis des amis.

Ensuite, les gens que j’ai croisés au fil du temps m’achetaient parfois mes livres. C’est pour ça qu’il est toujours bien d’avoir un ou deux exemplaires dans votre sac (mais veillez à ne pas les abîmer).

Les plateformes d’autoédition

C’est toujours bien d’être dessus, mais ce n’est pas une obligation.

On m’a longtemps vendu Amazon comme un « incontournable », mais, somme toute, j’ai gagné assez peu d’argent par ce biais. Sans parler des raisons éthiques évidentes.

TheBookEdition, Bookélis, c’est mieux que rien, en particulier si vous voulez éviter Amazon ou les coûteuses commandes aux imprimeurs. Mais, d’expérience, vous vendrez très peu de bouquins par ce biais, voire pas du tout. Pour avoir testé TheBookEdition, dont la qualité n’est pas toujours top d’ailleurs, je suis assez mitigé.

J’ai entendu des avis assez mitigés sur Librinova.

Quant à BoD (BooksOnDemand), j’ai entendu de très bons retours. Deux critiques toutefois : ils sont payants, et demandent l’exclusivité sur au moins un an. Selon moi, ce n’est pas vraiment une plateforme d’autopublication, mais plus une maison d’édition à compte d’auteur. Toutefois, ils ont écrit plein d’articles intéressants sur la question de l’autoédition, qui m’ont bien aidé. Allez faire un tour sur leur blog !

Kobo, c’est pas trop mal pour vendre vos ebooks ; même si, comme toutes ces plateformes, celle-ci se prend une commission très importante (et vous ne toucherez pas l’argent avant d’avoir cumulé 50€ de vente… Autant dire qu’il faut être patient). Cependant, si Kobo est moins bien référencé qu’Amazon (malgré un partenariat avec la Fnac), il y a quelques avantages comme la non-exclusivité pour l’option Kobo+.

Pour moi, le mieux est de commander vos exemplaires à un imprimeur et de créer votre boutique en ligne. Rien ne vous empêche, en plus, d’être sur plusieurs de ces plateformes.

Boutique en ligne

Avec SumUp, on peut très facilement monter sa boutique en ligne dans ce genre-là, sans avoir besoin de créer un site Internet ou de prendre des extensions payantes sur WordPress.

C’est simple, efficace, sécurisé, et très bon marché ; même si, bien entendu, on peut faire des trucs plus jolis.

Pubs en ligne

Je n’ai pas testé. La publicité en ligne est tout une science, qui peut constituer un investissement coûteux si vous gérez mal vos mots-clés et autres paramètres. Soyez sûrs d’atteindre votre public cible.

Certains gagnent de l’argent grâce à ça, notamment sur Amazon, mais je suis un peu sceptique. Sans compter qu’Amazon sont des connards capitalistes qui grappillent de plus en plus sur vos bouquins, avec des redevances de plus en plus maigrichonnes. Bref, vous vous faites exploiter.

Les salons du livre

D’expérience, en tant qu’auteur (et surtout en tant qu’éditeur pour l’instant), c’est par ce biais que vous vendrez le plus de livres.

Les salons du livre, les marchés de créateurs, les festivals médiévaux ou geek vous permettront de vous faire un lectorat, et de fidéliser vos lecteurs année après année.

Quelques conseils en vrac pour les salons :

  • contactez les salons. Prenez-vous-y des mois à l’avance (parfois plus de 6 mois). Remplissez les dossiers de candidature, payez les frais d’inscription (en général des chèques qu’ils encaissent dès que votre candidature est acceptée) ;
  • commandez suffisamment de livres EN AVANCE, histoire de ne pas vous retrouver à court ;
  • comme tout le monde ne paiera pas par chèque ou en espèces, prévoyez les paiements par carte bancaire. Vous pouvez acheter un TPE (Terminal de paiement électronique). Note pour moi : il faut que je le fasse ;
  • que le stand soit beau : nappe propre, kakémono, goodies (marque-pages, etc.), déco, trépieds pour mettre en avant vos livres… Il faut accrocher le regard. Si votre stand n’est pas aussi beau que celui de vos voisins, ne vous inquiétez pas. Inutile d’entrer systématiquement dans la surenchère – en plus, il faut transporter et installer tout ça. Le plus important, c’est d’être à l’aise, d’avoir envie d’échanger avec les gens, de vouloir et savoir parler de ses bouquins. D’aimer ça. NB : je dis bien « échanger » et non « assener un long discours commercial », parce que c’est beaucoup plus sympa pour tout le monde s’il y a un vrai dialogue, un vrai contact ;
  • préparez votre pitch. Oui, parce que vous devrez pas mal parler aux gens. Soyez vendeurs. Mais soyez sincères. Un bon conseil : amusez-vous. Après tout, la plupart du temps, les gens sont sympas, notamment les confrères aux stands voisins.
  • armez-vous de patience : à certains salons, il n’y a pas grand-monde qui passe, notamment le matin. Vous risquez de vous ennuyer, il faut accepter le jeu.

Les campagnes de financement participatif

Les crowfundings sur Ulule ou Kickstarters, par exemple, permettent de donner de la visibilité à votre livre dès son lancement, et de pousser les gens à l’acheter. Dans l’idéal, vous pouvez rentabiliser votre libre dès sa sortie.

Au choix, la campagne vous permettra de rentrer dans vos frais, ou de gagner de l’argent avant d’avoir payé vos prestataires. Je recommande quand même d’avancer les frais et de commencer votre travail éditorial avant de lancer la campagne, pour que les lecteurs n’aient pas à attendre 6 mois entre le moment où ils participent à la collecte, et celui où ils reçoivent finalement le bouquin.

Avec les campagnes de financement participatif, on entre dans un sujet complexe qui mériterait un article à part entière. Peut-être pour plus tard ? En attendant, n’hésitez pas à me laisser un commentaire si vous avez des questions à ce sujet… ou à jeter un œil à ma page Ulule, pour glaner des idées.

5) Se professionnaliser

a) S’organiser, planifier

Si vous souhaitez publier plusieurs livres, aller à des salons, etc., il va falloir vous organiser. Utilisez des agendas, des tableurs… En sachant que vous serez souvent en retard sur votre planning : c’est normal.

Créez-vous des documents dont vous pourrez vous servir facilement pour vos réseaux sociaux, les contacter les organisateurs de salons, les librairies, etc., tel que des dossiers de presse.

b) Se faire connaître

Le bouche à oreille, c’est bien mignon, mais ça ne suffit pas. Il va falloir investir pas mal d’énergie pour que les gens sachent que vous existez :

  • les réseaux sociaux. C’est chronophage, ça rend fou, ça tue la concentration et une partie de votre âme, mais ça fait une très bonne vitrine. Les réseaux sociaux qui ont l’air de bien bouger pour les auteurs indépendants, c’est Instagram ou apparemment Facebook (même si je n’y suis pas). Il existe des alternatives éthiques et moins mégacorporatistes comme Bluesky ou Mastodon, qui pour l’instant m’apportent moins de visibilité. Mais je pense que Bluesky peut avoir de l’avenir ;
  • la newsletter. Pas mal pour vos proches, ou vos lecteurs qui n’aiment pas les réseaux sociaux, ou ne sont pas sur les mêmes que vous. Une newsletter tous les deux mois suffit, je pense (inutile de spammer tout le monde). Évitez d’inclure les gens à votre mailing list s’ils n’ont pas donné leur consentement explicite (comme je l’ai fait par le passé…) ;
  • un site web. Du moment que vous avez une boutique en ligne, le site web n’est pas obligatoire, à moins d’avoir plein de trucs à dire comme moi. À savoir, monter et mettre en ligne un site coûte beaucoup de temps et d’énergie… et c’est même payant si vous souhaitez avoir votre propre nom de domaine et passer par un hébergeur ;
  • apparaître sur les sites de notation comme Babelio, Booknode, GoodReads, LivrAddict. Enregistrez votre livre sur ces sites lorsqu’il sera publié. Vos lecteurs pourront le noter et le commenter (il va peut-être falloir que vous les y poussiez) ;
  • Vous pouvez passer par des chroniqueurs et autres influenceurs pour qu’ils parlent de vos bouquins sur les réseaux sociaux. Ça peut avoir un coût, ne serait-ce que pour l’envoi du livre papier par la Poste. Certains ne prennent que les e-books, heureusement.

Pour les contenus des réseaux sociaux, c’est bien d’avoir des visuels. Vous pouvez faire de beaux graphismes sur Canva (même si la version gratuite est limitée), voire, si vous êtes motivés, monter un booktrailer avec Shotcut, par exemple.

c) Le réseau

Dans le monde de l’autoédition et de l’édition indépendante, de plus en plus d’initiatives et de communautés se mettent en place (même si certaines sont assez volatiles). Il faudra apprendre à saisir les opportunités, voire à les chercher. Et, bien sûr, à consolider les liens. Au bout d’un moment, ça commencera à payer.

Quelques bons plans :

  • des groupes Discord, comme « les Mondes de Caïus » qui rassemble pas mal d’auteurs autoédités. Et, sinon, « Parlons d’écriture » où je suis assez actif, où vous parlerez plus spécifiquement d’écriture (et on y raconte des conneries, aussi) ;
  • la plateforme des Auteurs indés où vous pourrez mettre votre boutique en avant ;
  • pas mal d’initiatives Insta, pas toujours pérennes, par exemple le collectif des auteurs libres et la centrale des service presse ;
  • certains réseaux de service presse sont spécialisés en auteurs autoédités.
  • l’association Oasis littéraire, montée il y a peu, qui organise un salon du livre annuel (autrefois « Le Lab se livre », au FabLab Esquirol de Toulouse, désormais à Escalquens), mais peut aussi vous servir d’agent littéraire et jouer les intermédiaires avec des salons du livre ;
  • une autre association, « Les plumes indépendantes d’Occitanie », qui regroupe plusieurs dizaines d’auteurs auto-édités et commence elle aussi à organiser son propre salon à Villesèquelande.

Vous pouvez aussi vous syndiquer. Plus on est nombreux à se syndiquer, plus on est forts face à la bureaucratie étatique. Pour ma part, j’ai choisi la Ligue des artistes-auteurs. Mais d’autres syndicats ont l’air très sérieux, comme la CAAP.

Bilan

Pour aller plus loin

  • Podcast « Procrastination » (saison 7, épisodes 1, 5 et 10 – 2022) : trois épisodes où l’auteure Morgan of Glencoe donne son témoignage sur l’autoédition : https://www.elbakin.net/fantasy/news/Emissions/27107-Procrastination-S07e01-Parcours-et-competences-de-lautoedition-avec-Morgan-Of-Glencoe. Très intéressant, notamment sur la question du choix entre édition traditionnelle et autoédition (consulté le 22 mai 2025).
  • Joëlle Verbrugge, J’édite mon livre tout seul ! Éditions 29bis ; 2016. Je me suis appuyé sur ça pour ma liste chronologique des étapes à suivre pour publier un bouquin, car j’étais complètement paumé.
  • Émission Twitch Parlons d’écriture n°9 : « Les enjeux de l’autoédition ». Témoignages de Guilhem Cano et R.W. Wallace. Entretien animé par Pauline Lachaud : https://www.youtube.com/watch?v=Q3oncmxf1jc (consulté le 22 mai 2025)
  • Blog de la plateforme BooksOnDemand (BoD). Je suis assez sceptique concernant BoD, comme expliqué plus haut ; mais leurs conseils sont particulièrement intéressants : https://blog.bod.fr/ (consulté le 22 mai 2025)
  • La Maison des Artistes : particulièrement utile pour les démarches administratives, pour les gens comme moi qui détestent ce genre de corvée et n’y comprennent goutte : https://www.lamaisondesartistes.fr/site/identification-fiscale-sociale/ (consulté le 22 mai 2025)


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Commentaires

2 réponses à “Autoédition : conseils d’un auteur autoédité”

  1. Sophie

    Bonne idée de commencer par clarifier ses objectifs ! L’investissement (en temps, en argent, en énergie) ne sera pas du tout le même selon les ambitions poursuivies.

    1. Matthieu Despeyroux

      En effet! Heureux ceux qui n’ont pas d’ambition en la matière et qui font ça juste pour le plaisir 😀

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