Mari Lwyd : invitez un faux cheval pour Noël

Au menu : un groupe de casse-couilles, des déguisements incluant un authentique crâne de cheval, des chansons, et notre bonne vieille fête de Noël. La tradition de la Mari Lwyd est le genre de phénomène local qui me fascine au point de quasiment leur dédier un roman (enfin, la moitié de l’un de mes romans, pour être exact).

Tout a commencé il y a bien longtemps, de l’autre côté de la Manche, dans le Pays de Galles

 

Une tradition galloise complètement chelou

Imaginez un groupe de mecs qui, la nuit tombée, vont de maison en maison pendant la période de Noël. Tous déguisés. Il y a même des rôles spécifiques, avec les accoutrements qui vont avec : le Meneur, le Sergent, Punch, Judy… et, clou du spectacle, la Mari Lwyd (en français : la Jument grise), aussi connue localement comme Y Fari Lwyd. Un gars (ou une meuf, c’est pas comme si on arrivera à les reconnaître de toute façon) recouvert d’un drap, et, sous ce drap, au bout d’un long bâton, un vrai crâne de cheval qui fait office de tête, pouvant culminer à deux mètres de hauteur. Ça ne vous parle pas ? Alors je vous montre :

Photo d'une Mari Lwyd - personne déguisée selon la tradition galloise, enveloppée d'un drap blanc et portant un crâne de cheval
Voilà à quoi ressemble la Mari Lwyd (source: http://www.americas-most-haunted.com/2015/12/16/weird-christmas-mari-lwyd/)

Bien. Maintenant, vous savez qu’ils sont fous, ces Gallois.

Mais attendez, je n’ai pas fini.

Cette bande de joyeux lurons vont de maison en maison, donc. Devant la porte d’entrée, ils interpellent les propriétaires en chansons, demandant à boire et à manger. Aux propriétaires de répondre sur le même ton, en refusant sous n’importe quel prétexte. Nos pique-assiettes de service insistent. Toujours en chansons. La joute verbale se concluait lorsqu’on acceptait de les faire entrer pour filer le miam-miam et le glou-glou.

Si on accueillait la Mari Lwyd chez soi, ça portait chance pour le reste de l’année. Mais attention : apparemment, ça pouvait dégénérer ; notamment si vous refusiez l’accès au groupe. Pas étonnant, vu que ça a l’air d’être une belle tradition d’ivrognes.

 

Mari Lwyd : les origines

Les traces de cette tradition remontent vers 1800. On ne sait pas trop ce qui s’est passé dans la tête des gens à cette époque-là. Certains disent que cette tradition de Noël est un hommage à Marie (la maman à Jésus), quand d’autres rétorquent que pas du tout, il s’agit d’une coutume païenne remontant bien avant le christianisme.

La tradition, d’ailleurs, ne se reproduit pas uniquement à Noël, mais sur une période qui peut aller jusqu’au Nouvel An.

Le phénomène se serait estompé au début du XXe siècle, pour réapparaître dans les années 1980, dans le Pays de Galles, mais pas que, puisqu’il a aussi produit son petit effet en Angleterre.

 

Et vous, ça vous botterait que la tradition mette le pied en France, ou alors pas du tout ?

 

Sources

Consulté le 29/10/23 :


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