Les bons (et parfois moins bons) romans de cape et d’épée

Vous adorez les romans de cape et d’épée ? Je vous en recommande quelques-uns… et en déconseille quelques autres. Vous verrez même qu’il n’y a pas que des romans.

 

Définition

Mais d’abord, un roman de cape et d’épée, ça consiste en quoi exactement ?

Le Larousse (consulté le 5 janvier 2022) définit ainsi une histoire de cape et d’épée : “Film, roman d’aventures historiques qui met en scène des héros batailleurs et chevaleresques.” Le genre est décrit comme une “forme vulgarisée” du roman historique (où l’Ancien Régime est roi). En effet, c’est moins l’exactitude des faits historiques qui compte que les intrigues, les rebondissements, l’ambiance de l’époque, et bien entendu les personnages… avec une foule de stéréotypes propres au genre qui ont largement inspiré le cinéma. Les héros sont généralement des personnages fictionnels, ou mal connus du grand public, incarnant des valeurs morales les distinguant nettement des “méchants”. “Batailleurs et chevaleresques” : parce que ces héros aiment aussi la bagarre, ils ne reculent jamais face au danger, particulièrement si ça implique une veuve ou un orphelin, ou une reine en détresse.

 

Ceux que j’ai lu et ce que j’en ai pensé

Le maître du genre

Les fameux mousquetaires, d'Artagnan, Athos, Porthos et Aramis, accompagnés de l'Homme au masque de fer
D’Artagnan, Athos, Porthos et Aramis, accompagnés de l’Homme au Masque de fer, juste avant la pire scène du film de Randall Wallace.

J’ai nommé… Alexandre Dumas père, bien sûr !

Il est notamment connu pour Les Trois Mousquetaires (1844). Malgré quelques passages à vide, ce roman est une véritable pépite : des personnages hauts en couleur, une intrigue rondement menée et parfois diabolique, de l’humour et une capacité dumasienne à nous plonger dans l’ambiance de l’époque. Les Trois Mousquetaires est suivi par Vingt Ans Après (1845) qui se déroule… vingt ans après : Mazarin a pris la place de Richelieu, nos mousquetaires ont pris un coup de vieux, mais s’en sortent toujours avec brio. Le troisième tome de la trilogie, Le Vicomte de Bragelonne (1848), me paraît toutefois en dessous : beaucoup de potentiel mais la fin est terriblement décevante.

Parmi les nombreuses adaptations des aventures d’Artagnan, Athos, Aramis et Porthos, j’en ai vu deux :

  • Les Trois Mousquetaires de Paul Anderson (2011) que je classe sans hésiter dans la série des nanars (c’est celui où il y a des bateaux volants, des mousquetaires-ninjas-Indianao-Jones et un cardinal qui s’entraîne à l’épée dans sa plus belle tenue) ;

  • L’Homme au Masque de Fer (1998) de Randall Wallace ; le scénario est à revoir (particulièrement les dernières minutes qui partent en sucette) mais les acteurs, excellents, sauvent le film ; notamment Gérard Depardieu et Leonardo Dicaprio.

Parmi ses romans de capes et d’épée, Dumas père a également écrit la “trilogie des Valois” : La Reine Margot (1845), La Dame de Monsoreau (1846) et Les Quarante-Cinq (1847). Ces romans, qui nous plongent brillamment dans les guerres de religion du XVIe siècle, sont certes moins connus, mais comportent quelques-uns des meilleurs passages épiques de Dumas.

J’ai aussi lu de lui Les Compagnons de Jéhu (1856), dont j’ai particulièrement aimé le début, avec un gentilhomme qui cherche à mourir en provoquant les gens en duel pour un oui ou pour un non… Mais comme il est trop bad-ass, il finit toujours par les tuer.

(J’en profite pour avertir les fans de cet immense auteur que Robin des Bois, Prince des Voleurs et sa suite Robin le Proscrit n’ont pas été écrits par lui mais par sa maîtresse ; le premier est moyen, le deuxième exécrable. Voilà, c’est dit.)

Si tu ne vas pas à Lagardère…

Une bonne histoire de vengeance, une belle histoire d’amour, un méchant haïssable, un héros admirable : voilà, c’est Le Bossu de Paul Féval (1857), une véritable merveille du genre. Assurez-vous cependant de lire l’original. Le fils de Féval, Paul aussi, a réécrit le dernier chapitre afin de pouvoir écrire des suites. Quel con, celui-là.

Des clichés à foison mais ça se lit bien

Dans Les Pardaillan (1905), Michel Zévaco fait du pur roman de cape et d’épée sans réinventer le genre. On est certes loin du niveau d’Alexandre Dumas, mais ça n’en reste pas moins un roman prenant, agréable à lire, avec des personnages attachants ou détestables à souhait. La fin m’a toutefois irrité. Le genre est certes friand de coïncidences, particulièrement si elles sont malheureuses, mais le final des Pardaillan ferait pâlir d’envie le pire des nanars.

Gentilshommes, magie et dragons

Cette trilogie, je l’évoque dans un autre article : avec Les Lames du Cardinal, Pierre Pevel reprend les codes du genre pour le mêler avec la fantasy, et il fait ça bien (même si j’ai lu et entendu pas mal de critiques à ce sujet). On retrouve tous les codes du genre et, nouveauté, la magie fait son arrivée. Ce mélange des genres est plutôt convaincant et les romans se dévorent.

Des épées… et des poèmes

Arturo Pérez Reverte, Capitaine Alatriste (1996) : ce roman aurait pu être excellent s’il n’en était pas intensément frustrant. Ce roman m’a marqué comme étant un roman où les personnages aiment à se réciter de la poésie. Vient un moment où ça lasse. Quel dommage, pourtant il y avait des personnages intéressants et l’auteur a une belle plume.

Et pif ! les cape et d’épée au théâtre

Qui a lu Cyrano de Bergerac d’Edmond Rostand ? Personne ? Mourez, mécréants ! On ne parle même plus de pépite, mais d’un joyau représenté pour la première fois en 1897. C’est le genre de pièce de théâtre en alexandrins qui se lit aussi facilement que de la prose. Le film de 1990 où joue Gérard Depardieu (encore lui !) vaut également le détour.

Un p’tit film tant qu’on y est

Coup de cœur pour Princess Bride de Rob Reiner (1987), qui commence doucement et de façon gnangnan, puis laisse sur le cul. Aventures, vengeance, humour… Tous les ingrédients sont là pour passer un excellent moment. L’inconscient collectif a surtout retenu Inigo Mentoya : “Je m’appelle Inigo Montoya, tu as tué mon père, prépare-toi à mourir.”

Last but not least : de la BD !

Je ne m’étendrais pas sur De Cape et de Crocs. Je consacre déjà tout un article à la série. Ayroles et Masbou n’en méritent pas moins.

 

Conclusion

Voilà, vous avez de la lecture 🙂 N’hésitez pas à indiquer vos propres suggestions en commentaires.

Si vous souhaitez découvrir ou approfondir ce genre, n’hésitez pas à consulter la liste assez fournie sur https://livres-en-liste.livejournal.com/4653.html (consulté le 5 janvier 2022).


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