La scassion (du nom originel “scatextraction”) est l’une des facettes les plus inattendues du transhumain de l’époque post-contemporaine.
Origines
Le XXIe siècle est un moment clé dans l’histoire de l’humanité. On assiste en effet à l’émergence de l’Homme augmenté (ou transhumain).
La chirurgie (opération oculaire contre la myopie, grossissement des seins) et la nanotechnologie (remplacement de membres, athlètes manchots, etc.) ont conduit à l’amélioration de l’être humain. Plus de compétences, plus d’attraits sexuels… Ça part très loin – trop, sans doute.
Cependant, il y a quelque chose qui manquait dans cette Barbiesation de la société solaire (ou Kenisation pour les hommes). Personne n’ose en parler, et pourtant tout le monde y pense :
On fait toujours caca.
Eh oui ! Rien de moins glamour que de devoir s’asseoir sur le trône, parfois plusieurs fois par jour, de lâcher du lest dans un plouf sonore accompagné de bruitages inélégants, voire d’une odeur peu ragoûtante…
Inutile de vous parler des diarrhées.
On dit que les humains sont égaux au moins pour une chose : on a tous besoin de chier.
Apparemment, cette égalité biologique ne plaisait pas à certains, puisque la compagnie BEBE (Bien-Être Boréal) a décidé d’inventer la scatextraction. Un nom barbare pour désigner cette amélioration visant à vous épargner le passage aux WC pour faire caca.
Fonctionnement de la “scassion”
La scatextraction (vite devenue “scassion“, nom moins évocateur) requiert une opération assez lourde. Au cours de celle-ci, on vous insère un minuscule tuyau connectant votre intestin à l’intestin grêle via la hanche.
Celui-ci permet de pomper la matière sous forme liquide à l’aide d’une sorte de petite seringue et de la convertir en senteur odorante. Tout ce que vous avez à faire, c’est d’acheter des recharges de parfum à intégrer dans votre seringue.
C’est ainsi que l’on en vient à payer cher pour ne pas faire caca.
Techniquement, la scassion est une véritable prouesse. Éthiquement, elle fait débat. Psychologiquement, elle prouve de sacrés troubles mentaux chez certains.
Le succès de la scassion
Le service marketing de BEBE vend le produit comme il peut. Il essaie de faire passer le passage aux toilettes comme ringard ; s’asseoir sur un trône en plastique et pousser comme un forcené est jugé “vulgaire et non-efficient” (!).
Bien entendu, ça a fait rire le public.
Puis quelques personnalités médiatisées ont décidé d’appliquer ce nouveau produit, certaines en payant très cher, d’autres en se faisant rémunérer grassement. La plupart étant des chanteurs pop, des mannequins ou des actrices idolâtrées.
Du coup, le public a cessé de rire, et nombreux furent ceux qui ont suivi le mouvement.
Ils sont aujourd’hui plus d’un million dans le monde à se servir de la scassion. La plupart aux États-Unis. Parmi eux, on compte des célébrités comme des prolétaires en quête de rêve, ou des personnes régulièrement victimes de troubles digestifs.
Notez que le concept n’est pas exclusif aux humains : les maîtres de chiens voient là un moyen de s’épargner la corvée caca de leur fidèle animal. Celui-ci a toujours besoin d’uriner et de se dégourdir les pattes, mais, au moins, plus besoin de ramasser leurs merdes (ou schmeuls, pour employer le terme très en vogue depuis quelques années).
Le concepteur de l’idée, M. Auguste Malandrin, a grimpé de quelques rangs dans le Top 500 des personnalités les plus riches au monde, mais n’a toujours pas décidé d’appliquer la scassion à sa propre personne.
Quelques ratés
S’agissant d’une technologie nouvelle et complexe, puisqu’il s’agit ni plus ni moins que de combattre l’un des besoins primaires de l’Homme, la scassion n’est pas sans effets secondaires.
Plus d’une péronnelle se prenant pour une princesse Disney s’est ainsi vidée de ses intestins suite à un dysfonctionnement, et certains princes en puissance ont vu leur ventre grossir presque à en éclater (un peu comme la grenouille de La Fontaine) à cause d’une digestion douloureusement compliquée.
Néanmoins, ça ne décourage pas certains riches insatisfaits qui n’en pouvaient plus de posséder ce point commun avec les pauvres.
Suite au prochain numéro : certaines femmes clament ne pas vouloir s’arrêter là. Elles souhaitent cesser d’aller aux toilettes tout court, en éliminant les règles et le besoin d’uriner. Quant aux hommes, ça ne les dérange pas plus que ça de pisser. Pour une raison toujours non élucidée, uriner debout leur procure un sentiment de puissance qu’ils ne veulent perdre pour rien au monde.
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