Asimov, Tolkien, George R.R. Martin… Des centaines d’auteurs ont créé un univers plus ou moins étendu – ou plusieurs, pour certains. Comment s’y prennent-ils ? Y a-t-il une « recette » ?
1) Planter le décor : par exemple dans une galaxie (parfois très lointaine, façon Star Wars, d’autres fois c’est la nôtre dans quelques siècles, comme dans Fondation). Faire une géographie plus précise, par exemple : distinguer le centre de la galaxie/de l’Empire (Fondation), les confins de celle-ci…
Voici des exemples de cartes !
- La Terre du Milieu de Tolkien :
- Le royaume de Westeros créé par George R.R. Martin – et le continent Essos à l’est (carte non officielle) :
- Les Six Duchés de Robin Hobb :
- La planète Arrakis, également appelée Dune (Frank Herbert) :
- Le monde de Narnia :
Sans oublier, bien sûr, les cartes des jeux vidéos : le royaume de Wesnoth, le monde de Final Fantasy, la planète de Sid Meier’s Alpha Centaury… La carte est presque un incontournable en fantasy, voire en science-fiction. Mais rien n’empêche de vouloir faire autrement. Pour une ambiance plus mystérieuse, on peut justement rechercher l’imprécision.
2) Prendre des éléments bien connus de notre monde et les mélanger à votre sauce. Des exemples tirés du recueil de nouvelles Les Rois des sables de George R.R. Martin :
- Reprise de l’Inquisition… mais à l’échelle interplanétaire et en créant la secte des Menteurs (« Par la croix et le dragon ») ;
- S’inspirer des insectes et leur prodigieuse intelligence collective… sauf qu’ici, ce ne sont pas des insectes, mais des créatures extraterrestres… bien plus dangereuses (« Les Rois des sables »).
Cependant, il faut que ce monde soit crédible et singulier, jusque dans la vie quotidienne.
3) La science. Où s’arrête la science ? où commence la magie ? La magie des uns est la science des autres, suivant l’évolution technologique de chacun… et selon le genre auquel appartient l’histoire.
Dans un récit de SF, on peut reprendre des phénomènes scientifiques : un soleil qui s’éteint, une déformation spatio-temporelle, de longues saisons… Tandis qu’en fantasy, c’est… juste de la fantasy.
4) On peut créer plusieurs romans/nouvelles qui se passent dans le même monde : ces textes se complètent et, ensemble, parviennent à créer un univers : Isaac Asimov, J.R.R. Tolkien, George R.R. Martin.
5) Créer un arrière-plan mythologique, comme Tolkien (transmis à travers des chansons ou des livres). Donner une profondeur historique… toujours comme Tolkien.
6) Un monde qui ne soit pas uniforme. Qu’il soit constitué d’un ensemble de royaumes, de pays, de gouvernements… Chacun a sa propre culture, voire sa propre religion. On peut même imaginer des sous-cultures : chez Martin, Westeros se sous-divise en sept territoires : Dorne, le Nord, etc.
7) À mondes variés, personnages variés. Il ne faut pas faire mentir l’adage selon lequel « il faut de tout pour faire un monde » : des sages, des pervers, des géants, des nains, etc. On peut imaginer de grandes familles, chacune avec sa propre mentalité : les Stark un peu benêts, les Tully psychorigides, les Lannister égocentriques, les Tyrell arrivistes, les Targaryen impulsifs et les Greyjoy quelque peu agressifs…
8) Imaginer des races qui soient différentes – humanoïdes ou pas : et ne pas oublier qu’à physique différent, perceptions différentes. Ces peuples peuvent être mélangés ou vivre chacun sur son propre territoire.
9) Créer un langage : des mots pour des objets et des outils ; de l’argot, des jurons et des expressions originales ; des maximes (Le Trône de Fer en regorge : Dark wings, dark words)…
Prendre au moins quatre ou cinq de ces ingrédients, mélanger activement le tout et laisser reposer. C’est prêt !
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